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 Le coeur prisonnier des flammes

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Edwin Eldëann

Edwin Eldëann


Nombre de messages : 85
Date d'inscription : 2007-11-08

Le coeur prisonnier des flammes Empty
PostSubject: Le coeur prisonnier des flammes   Le coeur prisonnier des flammes EmptyTue 28 Oct à 10:36

Dans son dos, la cape d'Edwin battait d'un claquement régulier, au fil de ses pas. Il ne savait réellement où il se rendait, mais la candeur de la nuit berçait ses songes tourmentés. Dans son esprit, une souffrance creuse... Il haïssait. Qui, quoi ? Pour qui ? ou même pourquoi ? Tout cela, il l'ignorait mais il désirait frapper, simplement frapper. Triste sort, celui d'une arme qui sans cesse cherche à revenir à son maître. Et cette part d'humanité, qui veut de vous que vous fuyiez sans relâche les ordres d'un hypothétique possesseur. Il ne savait s'il aimait, ni même ce qu'au fond était l'amour. La haine était présente, en chacun des mouvements du garçon elle se trahissait. Elle était présente, oui, mais sans nature. Dirigée contre tout, contre rien, selon le bon vouloir d'un dirigeant qu'Edwin ne souhaitait rencontrer.
Fatalité ? Peut-être... Enfermé en lui-même il ne savait rien des actualités du monde. Parallèlement, un pouvoir omniscient grandissait en lui, lui faisant ressentir chacune des pulsations de l'univers. Pour qui ? Pour quoi ? Une arme, rien de plus... Comme un objet, il savait. Savoir sans réflexion, savoir sans conscience. Comme un humain, il souhaitait fuir, vaguement, dans les tréfonds de son âme, ce seul sentiment lui conférait une dernière part d'animalité. Il savait qu'il avait connu la liberté, mais avait tout oublié de ses couleurs, de sa beauté et de ses délices éternels. D'ailleurs, qu'est ce qu'était un délice ? Une chose désirable, une chose qu'on était heureux de sentir pulser en soi. Comment pouvait-on désirer une chose ?
D'être humain à arme de destruction massive. La magie noire n'avait décidément pas de limites.

Continuant son périple au travers du néant, Edwin trouva bientôt une porte sombre, entre les pans de laquelle filtrait une lumière irréelle. Jamais il ne l'avait trouvée ouverte, et cette simple constatation suffit à retenir son attention. Poussant doucement le battant d'ébène, le beau Prince des Ténèbres glissa son visage dans l'entrebâillement.


Le Maître se tenait de dos, les mains crispées autour des rebords de pierre sombre d'une large fontaine. Le dos légèrement recourbé, il haletait. Un vent improbable faisait voler son manteau noir autour de lui. Le Seigneur semblait aux prises avec un combat psychique d'envergure conséquente ; ses bras tremblaient, ses phalanges blanchissaient tant il serrait les rebords de la structure... Un immense éclair blanc jaillit de nulle part, il vint frapper l'eau claire et illumina le plafond en voûte de la salle. D'autres suivirent, tous grands, beaux et majestueux, tout comme s'ils désiraient frapper le Roi, mais qu'il parait de sa simple volonté. Les éclairs se resserraient, retentissant de rugissements venus d'une autre dimension ; l'ennemi invisible s'impatientait, le Seigneur se défendait sans relâche. Alors que le concert de lumière cessait, nul n'aurait su s'y tromper : le duel ne faisait que commencer. L'atmosphère noire s'épaississait, malgré les torches et les lueurs de l'eau magique, les arches de la voûte demeuraient dans l'ombre. Lorsqu'Il apparut, il ne se fondit que trop bien dans le décor prévu pour Son arrivée. Une tête de dragon géant, émergeant des profondeurs de la fontaine opposées au Seigneur. Flamme, eau, lames de vent, crocs comme griffes acérées... Tout fut paré sans que le Maître n'esquissât le moindre mouvement. Moralement, un combat radieux. Si Edwin avait un jour imaginé que ses pouvoirs surpassaient ceux de cet Homme, c'était qu'il ne l'avait connu en cet instant. Le dragon s'évanouit en milliers de lames de toutes couleurs qui fondirent sur leur ennemi, battant l'air en un sifflement horrible. Sans même se munir d'un bouclier magique, Il para chacune d'elle, armé d'une évidence et d'une précision déconcertantes. Toujours sans esquisser un seul geste, le Seigneur força chaque part de la lumière à rejoindre un orbe gigantesque que sa seule puissance fit exploser. La salle s'emplit entièrement de feu, la chaleur devint insoutenable... puis plus rien. Lorsqu'Edwin put apercevoir la silhouette du Roi au travers de la fumée, il se redressait et abaissait le capuchon de son long manteau noir. Ainsi, ses fidèles ne l'avaient jamais vu. Il paraissait jeune, si jeune et exténué. Son beau visage encadré de cheveux bruns, lisses qui lui retombaient sur les épaules, ruisselait de sueur. Il avait les yeux clos et semblait chercher en vain en réguler sa respiration. Faisant face aux portes, il s'appuya contre la fontaine et resta un long moment sans bouger. Noble et magnifique... les seuls mots qui purent venir en l'esprit d'un homme en cet instant. Enfin, tremblant, le Roi ouvrit les yeux. S'il avait eu à imaginer le Maître des Ténèbres, jamais Edwin ne se serait approché de la réalité. La beauté de ce Seigneur surpassait la sienne, il en avait conscience, son regard avait la couleur comme la profondeur de l'Océan. Il était bien loin du vieillard difforme, cheveux blancs, yeux rouges que le garçon avait imaginé.
Dans le silence qui emplissait désormais la salle, le soupire du Seigneur fut parfaitement audible. Sa voix était faible, brisée par la fatigue et la tristesse. Vu de l'extérieur, en cet instant, il ressemblait bien plus à un ange qu'au chef suprême de l'obscurité.


- Alen... si seulement tu savais combien je pense à toi...


Pour la première fois, Edwin vit les larmes couler sur le visage du Roi ; la peine et la souffrance transparaissaient dans chacun de ses traits... Alénor, cette fille qui s'était moquée de lui. A contempler ainsi la tristesse de Nathaniel, il sembla évident au garçon que jamais il n'avait pris connaissance de la valeur du trésor qu'il avait un jour tenu entre ses bras.
Passant une main sur son visage, Nathaniel chercha à enrayer ses larmes. Il mit quelques minutes à retrouver son calme.


- Edwin... viens.


Pas un ordre, seulement une invitation. Alors qu'il venait de faire une démonstration de magie ultime, il était seulement évident qu'il pût ressentir la présence de son disciple. Edwin poussa entièrement la double porte et approcha lentement du Maître. Il se campa devant lui sans un mot et se contenta de regarder dans les yeux celui qui lui avait dispensé tant de leçons... et qu'il n'avait jamais connu.

- Je n'ai pas toujours été ce que je suis, mon ami. Ecoute, personne ne doit décider de ton destin à ta place... Que veux-tu, Edwin ? Que cherches-tu ? Qu'attends-tu de cette vie ?


Sa voix était toujours aussi douce qu'un murmure pouvait l'être ; le fond noir, cruel qui la hantait d'ordinaire était envolé. Devant le garçon se tenait un jeune homme, seulement âgé de quelques années de plus que lui. Magnifique, calme, malheureux... il était rattrapé par un pouvoir qu'il combattait, une entité qu'il refusait de voir prendre possession de lui. Et contre laquelle il ne pouvait rien, à long terme.


- Je n'en sais rien, Maître. Mon esprit me commande de me battre, je me bats. Je ne veux rien, je ne désire rien ni n'attends rien.

- Sache, mon disciple, que tous nous avons une raison à nos combats. Vois-tu, je suis condamné à vivre. Mon pouvoir m'interdit le suicide, et si un autre me tue il prendra ma place. Comme toi, je suis prisonnier.
Ma seule libération, la seule chose pour laquelle je reste humain, ce sont ces rares instants de lucidité. Un combat qui me dépasse, qui ruine chaque miette de mes forces, mais je peux penser sans ombre.
Vois, Edwin, c'est la liberté qu'il te faut acquérir. Bats-toi, mon ami... choisis seulement le bon camp.


- Quel est-il, Maître ?

- Le Bien, mon ami... Le bien et rien de plus.

- Maître, comment savoir quel est le bien ?


- Trop longtemps cette magie a pris possession de toi. N'oublie pas qui tu as été, suis les ordres qui te semblent juste. Si tu cherches le Bien, la Source même de ce qu'il peut être, va vers Elle... Jamais elle ne m'a déçu.


- Mais... et vous ?


- Je veux qu'elle soit victorieuse. Je veux qu'elle trouve le moyen et qu'elle soit heureuse. Tu veux le bien ? Protège-la, exécute sa volonté. Va.

- Maître, comment...

- Bonne chance, mon ami. Je connais ton passé ; prends mon navire, un équipage de confiance et retrouve la. Remets-lui simplement cela pour moi.

Au regard de Nathaniel, Edwin comprit de lui-même qu'il n'était pas souhaitable d'en rajouter. Il saisit avec précautions l'objet de la main du Roi, s'inclina et quitta la salle.
Alors qu'il arpentait le couloir en sens inverse, les images du Seigneur adossé à la fontaine dansaient dans l'esprit du garçon. Alors, la tristesse du Maître devint sa tristesse... il ne chercha pas même à dissimuler ses larmes.









Pourquoi faut-il qu'à chaque fois que j'écris un dialogue, ça tourne au ridicule ? xD Tant pis, c'est pour l'ambiance générale et les sentiments de Nath que j'ai écrit ca ! ^^
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